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Dominique Maltier et ses parents

La sculpture de métal

Un poète de l’espace

Dominique Maltier est né à Paris le 12 février 1954 et déjà à l’école un professeur dira à ses parents : « votre fils est un poète ! ». Il va en effet se créer un univers, non pas littéraire, mais artistique en associant les héritages de son passé, un grand-père forgeron, et une formation architecturale pour devenir aujourd’hui un « poète de l’espace ».

Ses études artistiques adossées à un riche imaginaire vont lui permettre de mener une carrière protéiforme avec d’une part le design de mobiliers, d’autre part la mise en scène de collections et enfin une œuvre personnelle de sculpteur et de plasticien. Dominique Maltier, à travers sa console de métal jaune citron, ou quand il scénographie le travail d’autres artistes ou enfin quand il crée une sculpture se joue de l’espace pour l’animer en un parcours esthétique.

Dialogue entre le creux et métal

Avec minimalisme parfois comme un hommage à Christian Liaigre avec lequel il a étudié et travaillé, il crée des meubles et des sculptures. « J’écris des mots de métal. Sans idée préalable, je crée des signes que chacun peut interpréter à sa manière ». Fortement influencé par Marino Di Teana, Dominique Maltier épouse ses préceptes du vide actif et de l’espace qui compte autant que la masse.

Pour le sculpteur italo-argentin, une oeuvre est autant structurée par ses vides que par ses pleins. Instaurant à son tour, un dialogue harmonique entre le creux et le métal, il les fait converser. Le geste hérité du sculpteur et une réelle sensibilité au métal lui permettent de jouer avec l’acier, sublimant l’alliage en jeux de lignes, de formes et de courbes. Ses sculptures d’assemblage, la plupart du temps en acier, sont peintes ou patinées et mêlent parfois une couleur vive avec un gris … acier.

  • Sculpture métal contemporain moderne, acier, Poitiers, Paris
  • Sculpture métal contemporain moderne, acier, Poitiers, Paris
  • Sculpture métal contemporain moderne, acier, Poitiers, Paris

Inspiration

Récemment, un ensemble d’œuvres fait intervenir le orange, la couleur solaire de l’aube. Quatre oeuvres sont présentées : Trio, Rythme, Rythme II et Siegfried. Connu pour sa force extraordinaire, Siegfried est un personnage incontournable de l’épopée germanique médiévale. C’est pourquoi, le Siegfried de Dominique Maltier, à l’instar du héros se dresse fièrement. Proche référence à la Chanson des Nibelungen, oeuvre christianisée mais qui garde des éléments païens, la croix inversée invite sans doute à appréhender cette dualité.

Les oeuvres graphiques

Les oeuvres graphiques sont aussi présentes dans l’exposition, certaines mettent encore la couleur orange à l’honneur. Si pour la Maison Hermès, le orange est « la couleur de l’étonnement », pour Dominique Maltier, elle ponctue ses travaux récents avec un impact fort. Avec Aubusson, il rend hommage à la création abstraite des grands cartonniers des années 70 comme Maurice André, André Borderie et Mario Prassinos. Avec La Ville, il nous emporte dans un chaos spontané de couches, de textures et de couleurs enchevêtrées figeant sa vision dans un moment précis de l’espace et du temps. L’abstraction guide son processus artistique jusqu’à atteindre un équilibre bienfaisant à découvrir dans l’exposition chez ARP.

  • Aubusson, peinture sur toile, technique mixte
  • La Ville, acrylique sur toile

L’art et l’acier

Pour revenir à la sculpture, qui est le médian idéal peut-être un jour, comme David Smith, avec son Blackburn, Dominique Maltier va-t-il créer une sculpture en hommage à son grand père forgeron car « l’art peut naitre de l’acier, d’un matériau et de machines qui n’avaient signifié auparavant que labeur ».